3 idées reçues sur la basse vision : opticiens, vous n’allez pas en croire vos yeux !
L’expertise en basse vision est un domaine essentiel de l’optométrie, qui vise à offrir des solutions adaptées pour améliorer la qualité de vie des patients déficients visuels souffrant d’une baisse sévère de l’acuité, ou du champ visuel, qui ne peut être compensé par un traitement chirurgical, ou corrigé par des lunettes ordinaires. Malgré son importance, de nombreux opticiens connaissent peu ou mal cette spécialité. Dans cet article, nous dépoussiérons 3 idées reçues que peuvent avoir les opticiens sur la basse vision.
Idée reçue n°1 : Peu de gens sont concernés par la basse vision
En France, le nombre de déficients visuels est de 1,7 million, soit environ 3% de la population. Si 200 000 d’entre eux sont non-voyants (situation de cécité totale) et n’ont aucune perception de la lumière, la majorité des déficients visuels ne sont que malvoyants. Ces derniers pourraient donc retrouver une meilleure vue grâce à des équipements de basse vision. C’est un chiffre non négligeable et, compte tenu du vieillissement de la population, celui-ci devrait augmenter dans les années à venir. La Fédération des aveugles de France estime par exemple qu’une personne aveugle ou malvoyante naît toutes les 15 heures.
De plus, au quotidien, la malvoyance est très handicapante. Les personnes atteintes de déficience visuelle se retrouvent très souvent dans une situation de dépendance et de fragilité. Pour un opticien, aider un malvoyant à mieux voir, c’est améliorer son autonomie et induire un changement positif sur sa vie (et sur celles de ses proches). Au-delà du nombre de personnes concernées, l’expertise basse vision revêt une réelle utilité sociale et humaine.
Idée reçue n°2 : La malvoyance ne concerne que les personnes âgées
S’il est vrai que la malvoyance touche principalement les personnes âgées, ce n’est cependant pas une généralité. Ainsi, selon l’Observatoire de la santé des Pays de la Loire, 39% des personnes atteintes de déficience visuelle ont moins de 60 ans. 17,2% des malvoyants profonds ou moyens le sont même depuis l’enfance.
Des maladies héréditaires, des traumatismes de l’œil ou des pathologies oculaires peuvent expliquer la survenue de la cécité ou de la déficience visuelle dès le plus jeune âge. Par exemple, la rétinopathie diabétique peut intervenir très tôt chez les patients atteints de diabète de type 2.
Idée reçue n°3 : Les équipements de basse vision coûtent cher pour le patient
Les loupes électroniques et les télé-agrandisseurs sont, en effet, relativement coûteux. Néanmoins, certains d’entre eux peuvent être pris en charge, au moins partiellement, par la Sécurité Sociale et la mutuelle.
En outre, ils peuvent être éligibles à des aides financières. Pour cela, il convient de se rapprocher de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) du département de résidence de votre client et de déposer un dossier de demande d’aides financières. Ensuite, une Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) se réunira et allouera à votre client le financement partiellement ou totalement de l’achat de matériel de basse vision dans le cadre d’une PCH (prestation de compensation du handicap).
À noter également que les moins de 16 ans peuvent prétendre à l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH).