Avec Les Opticiens Mobiles, Matthieu Gerber lutte pour faciliter l’accès aux soins visuels en spécialisant le métier d’opticien à domicile  

Fondateur et président de la société Les Opticiens Mobiles et président du Regroupement des Opticiens A Domicile (ROAD), Matthieu Gerber nous partage, à l’occasion du mois de l’économie sociale et solidaire sa vision de l’entrepreneuriat social, ses ambitions pour l’entreprise, mais aussi pour l’ensemble de la profession d’opticiens, qu’ils soient franchisés au sein du réseau Les Opticiens Mobiles ou non.

Matthieu Gerber, président des Opticiens Mobiles et de ROAD
  • Dès ses débuts, l’impact social fait-il partie intégrante de l’ADN de votre entreprise ?

Absolument. Dès le départ, l’impact social n’est pas un objectif à atteindre, c’est notre raison d’être ! En créant un service qui répond aux besoins cruciaux de populations souvent oubliées ou négligées. Mais aussi, en donnant aux opticiens la possibilité d’exercer pleinement leur métier de professionnels de santé, notamment en travaillant en étroite collaboration avec une pléiade d’acteurs autour du patient, tels que les aidants, les familles, les médecins coordonnateurs, les auxiliaires de vie, les ophtalmologistes et les orthoptistes. Ce nouveau métier de coordinateur en santé visuelle, ça insuffle un sens profond au travail de nos opticiens, et cela permet d’avoir un impact très concret auprès des patients que l’on rencontre.

  • Pourquoi avoir choisi de transformer Les Opticiens Mobiles en société à mission, et d’obtenir l’agrément ESUS ?

La mission de l’entreprise, “faciliter l’accès à la santé visuelle pour tous”, c’est le moteur de tout ce que nous faisons. 

Et cette raison d’être, elle s’inscrit naturellement dans l’économie sociale et solidaire. Pour moi, l’ESS, c’est pallier des manques et apporter des solutions concrètes à des populations qui en sont soit exemptes, soit qui ne sont pas informées, soit pour lesquelles finalement, étant donné qu’elles ne représentent qu’une minorité invisible, sont délaissées.

Le service que l’on propose s’adresse à des gens qui ont des problématiques d’accès à la santé visuelle, et qui n’ont pas de solution en face.

Avec Les Opticiens Mobiles, on répond, dans un environnement réglementaire restreint, à ces problématiques urgentes aujourd’hui, et qui le seront d’autant plus demain, compte tenu du vieillissement de la population et de l’accélération de la perte d’autonomie

Finalement, devenir société à mission, c’est ancrer notre engagement initial dans nos statuts. C’est tenir la promesse de faire ce que nous disons.

L’agrément ESUS, c’est la reconnaissance institutionnelle de notre impact et de notre rôle essentiel au sein de l’Économie Sociale et Solidaire. Et il n’est pas évident à obtenir, parce qu’il nécessite de justifier concrètement des actions auprès de la Dreets (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), qui nous a audité, afin de valider la délivrance de ce label par le ministère de l’Économie et du Travail.

Ces deux reconnaissances sont aussi une manière concrète de mettre en lumière les besoins des clients, mettre en avant les compétences des opticiens, pour essayer de créer de nouveaux parcours, de nouveaux métiers, de nouvelles façons de faire.

  • Quelles sont les valeurs fondamentales que vous incarnez chez Les Opticiens Mobiles ?

Notre entreprise repose sur quatre piliers fondamentaux : l’innovation, l’excellence, l’engagement et la proximité. Au-delà des mots, ces valeurs structurent l’entreprise et ses actions. Chacun de nos collaborateurs, salariés et franchisés, s’engage à les incarner au quotidien.

Par exemple, l’innovation à notre échelle, c’est créer de nouveaux services et métier. Et pour cela, on s’efforce de se transformer continuellement et à tous les niveaux, que ce soit dans la formation, l’accompagnement, les outils, les logiciels, les méthodes, les normes ou la charte éthique.

L’engagement, notamment dans les métiers de l’économie sociale et solidaire, requiert un véritable investissement personnel. Il ne s’agit pas de faire semblant, mais de s’investir pleinement. C’est comme ça que nous pouvons avoir le plus grand impact, en agissant avec conviction.

La proximité, c’est vraiment le cœur de notre approche. Notre service, c’est remettre l’humain au centre. Nous collaborons étroitement avec nos opticiens, nos clients, ainsi qu’avec tous les acteurs impliqués dans la coordination des soins, y compris les aidants, les familles, les mandataires judiciaires, les médecins coordonnateurs, les auxiliaires de vie, les médecins ophtalmologistes, les orthoptistes et bien d’autres. Et puis, le fait d’aller à la rencontre de nos patients, une relation initiée dans la sphère privée entre les porteurs de lunettes et l’opticien, c’est aussi agir en proximité.

Et enfin, l’excellence, c’est s’efforcer de viser haut, de faire toujours mieux, de manière sensée, en se respectant soi-même, et en respectant les autres. Il est vrai que ce mot peut sembler générique, mais pour nous, c’est une recherche constante de sens et de qualité. Il s’agit de travailler avec discipline, professionnalisme et bon sens pour atteindre nos ambitions.

Devenez vous aussi acteur de l’économie sociale et solidaire en étant un opticien entrepreneur engagé.

  • Comment envisagez-vous l’avenir de votre entreprise en maintenant votre engagement social au premier plan ?

D’abord, continuer de développer notre maillage territorial à l’échelle nationale, pour que chacun ait accès à notre service, et à la santé visuelle.

Ce qui est sûr, c’est qu’on ne sacrifiera jamais la qualité de notre service pour de simples gains financiers. Avec l’agrément ESUS, on s’engage aussi à réinvestir la majorité des profits dans le fonctionnement de l’entreprise pour assurer son développement et poursuivre nos actions d’utilité sociale en faveur de nos clients et nos équipes. Concrètement, cela servira à réinvestir dans les rémunérations, dans l’amélioration de l’environnement de travail ou dans les avantages sociaux. Mais aussi investir pour les futurs clients et dans de nouveaux services.

Dans cette lignée, on travaille à faire évoluer le cadre réglementaire de la profession d’opticien, en plaidant pour une plus grande reconnaissance de leurs compétences et de leur utilité dans le domaine de la santé visuelle. On explore aussi de nouvelles pistes pour élargir nos services, comme l’audition ou la télé-expertise. Opticien, c’est une très belle profession, mais qui n’a pas été suffisamment mise en avant en termes de compétences, ni d’utilité. Les opticiens ont des compétences techniques, sur l’examen de vue notamment. Ils pourraient faire plus, dans la prise de mesures et réalisation d’imagerie complémentaires, pour travailler en lien avec les ophtalmologistes.

Enfin, on aimerait impliquer davantage nos équipes dans la réussite de l’entreprise via la gouvernance partagée. Et pourquoi pas, un jour, les intégrer au capital ? 

Si l’on arrive à créer un tel écosystème, on pérennise le développement de l’entreprise par la définition d’un environnement sain et agréable. À l’avenir, est-ce qu’on se transformera pour un autre statut, un autre schéma ? Tout est ouvert. Mais en veillant à ce qu’il y ait toujours un partage équitable de la valeur.

  • L’ESS peut-elle être un levier pour attirer de nouveaux talents, en particulier parmi la jeune génération d’opticiens en quête de sens ?

Je ne sais pas si c’est un atout, parce que je ne sais pas si les gens ont conscience de ce qu’est vraiment l’ESS. C’est encore assez méconnu. 

Ce qui est sûr, c’est que l’opticien qui se pose des questions sur le bon sens, l’épuisement des ressources, la nécessité de changement, l’utilité de sa profession, va trouver chez Les Opticiens Mobiles des réponses et une définition claire à tout cela. À nous ensuite de donner du sens et de les engager dans la transformation du modèle.

  • Pourquoi, selon vous, le secteur de l’optique tarde-t-il à adopter de telles démarches ?

C’est difficile de parler pour les autres acteurs de l’optique, mais il se peut qu’ils n’aient pas ressenti la nécessité de changer pour le moment. En ce qui nous concerne, nous sommes fiers d’être précurseur sur le sujet et en première ligne, et on espère que notre démarche incitera d’autres acteurs du secteur à s’engager.

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