Faire le choix de l’optique à domicile pour renouer avec son cœur de métier.

Être opticien en magasin, un univers dans lequel Alexandre a évolué pendant 17 ans. Puis, il décide de donner un nouveau souffle à sa carrière, en choisissant la mobilité.

Il renoue avec ses premiers amours : être un opticien de santé, au service des gens. 4 ans plus tard, Alexandre sillonne les routes des territoires nancéiens en tant qu’Opticien Mobile.

Un entrepreneur convaincu que c’est en allant à la rencontre des clients-patient, en collaborant avec le tissu local et l’entourage accompagnant-soignant, que nous pourrons avancer vers une offre de santé visuelle accessible pour tous.

L’inclusivité ? Un sujet qui l’anime au quotidien, et pour lequel il s’investit particulièrement.

Dans cet épisode, suivez-le pour une visite à l’École de la Vie Autonome, une structure pour personnes en situation de handicap, où il offre un service essentiel à celles et ceux qui ont du mal à accéder aux soins. Sur son chemin, rencontrez Lucie, une cliente-patiente octogénaire pour un rendez-vous à domicile plein de vie et de rires.

Ne manquez pas cet épisode palpitant, qui vous donnera surement le goût de nous rejoindre dans cette aventure humaine extraordinaire !  

Écoutez l’épisode en immersion dans le quotidien d’un opticien à domicile sur vos plateformes d’écoute préférées :

L’humain comme moteur professionnel à son métier d’opticien.

Alexandre Bouillon

Opticien Mobile franchisé depuis 4 ans, sur les secteurs de Bayon, Lunéville, Rambervillers, Epinal et Mirecourt.

Gilles, journaliste indépendant, explore le métier et le quotidien d'opticien à domicile, à la rencontre des opticiens et des clients à domicile et en ehpad.

Gilles Halais

Journaliste

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📖 Vous ne pouvez pas écouter cet épisode ? Lisez sa transcription.

Bonjour Alexandre, je suis ravi de passer la journée avec toi. Voilà un peu un “Vis ma vie d’Opticien Mobile”. On est à Vandœuvre-les -Nancy, juste à côté de Nancy. Et l’idée, c’est que tu nous expliques un peu comment va se passer ta journée, quel est le programme aujourd’hui, et puis qu’on aille à la rencontre de tes “patients-clients” ? Comment on dit déjà ?

Et bien écoute, il n’y a pas de mots encore qui existent. Mais voilà, on est entre le “patient” et le “client” parce que je ne suis pas médecin et je ne suis pas un marchand de lunettes non plus.

Tu nous emmènes où alors aujourd’hui ?

Alors aujourd’hui, on va aller à l’Ecole de la Vie Autonome, qui est une structure pour personnes en situation de handicap. Et après, on va chez Madame **** pour lui faire choisir une paire de lunettes. 

Je peux te poser deux ou trois questions sans trop de troubler au volant. Depuis combien de temps, tu es Opticien Mobile ?

Ça fait un peu plus de quatre ans. J’ai été en magasin pendant 17 ans et puis, il y a quatre ans, j’ai décidé de rejoindre Les Opticiens Mobiles.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de quitter la boutique et de partir sur les routes ?

Alors, pour être très honnête, j’en avais un peu marre de l’aspect commercial du métier parce que c’est ce qui se retrouve beaucoup aujourd’hui en magasin. J’avais envie de revenir aux bases du métier, c’est-à-dire être dans le service, voilà, puis m’occuper des gens.

Quitter le salariat pour devenir entrepreneur, ça a été un pas difficile à franchir ?

Difficile, oui, parce que dans ma famille, il y a très peu d’entrepreneurs, on est beaucoup des salariés qui restons dans la même entreprise pendant des années, voire toute une carrière. Mais au final, je suis super satisfait de mon choix.

Qu’est-ce que tu trouves aujourd’hui dans ta vie d’Opticien Mobile et que tu ne trouvais pas ou plus dans ta vie d’opticien en boutique ?

Alors, dans ma vie d’opticien en boutique, ce que je ne trouvais plus, c’était déjà les week-ends ! J’avais du mal à les trouver (rires). Pas de week-end pendant 17 ans quasiment. Et puis pareil, les jours de congés, c’était jamais deux jours de suite, voilà. Ca me permet aujourd’hui de m’occuper un petit peu plus de ma famille et de mes enfants.

Et sur la philosophie même du métier, c’est aussi très différent ?

Oui, c’est super différent, on est beaucoup plus dans le service. Aujourd’hui, je ne vends pas de lunettes, je propose un service aux personnes qui font appel aux Opticiens Mobiles. C’est vraiment, c’est un métier complètement différent.

Tu as redonné de l’utilité à ton métier ?

C’est exactement ça. Le soir, quand je vais au lit, j’ai l’impression d’avoir été utile. La plupart des gens que je rencontre aujourd’hui, c’est des gens qui, sans le service des Opticiens Mobiles, seraient restés avec soit une mauvaise vue, soit pas de lunettes.

C’est aussi le déclencheur de “je reprends soin de moi” parfois ?

Ouais, souvent, c’est vrai !

J’imagine que c’est ultra-satisfaisant ça sur le plan humain ?

Ça, c’est la meilleure chose.

[Gilles et Alexandre sortent de la voiture.]

On va voir qui est alors ?

Alors là, on va voir Pierre-Marie qui m’a appelé, car il a une nouvelle ordonnance d’un ophtalmologiste. On va lui faire choisir sa nouvelle paire de lunettes.

Alors qu’est-ce qu’on sort ?

La mallette d’essai pour vérifier la correction. On va prendre le sac à dos avec tous les outils de mesure. Et puis je vais prendre mon iPad, mon lecteur de carte Vitale.

Et des lunettes ?

Ah oui ! 120 lunettes (rires).

[Ils arrivent dans l’École de la Vie Autonome. Alexandre, Opticien Mobile, réalise sont rendez-vous avec Pierre-Marie, résident.]

-Bonjour Pierre-Marie.

-Bonjour !

-Tu as envie de quel style ? En ce moment, j’ai pas mal de matériau comme ça, c’est très résistant. Ça tu aimes bien ?

-Oui ! Et tu en avais avec les verres sans truc autour.

-Ah oui, sans rien en dessous ? 

 -Oui. 

 -Oui, j’en ai reçu une nouvelle là, comme ça, qui ressemble un peu du coup à celle-ci.

– Exactement, ouais !

 -Et en fait, ce qui est bien par rapport aux anciennes que j’avais avant de recevoir les nouveaux modèles, c’est que les branches sont flexibles sur celles-là !

-Ça c’est bien, ouais.

-Ca te va bien

-Je préfère celles-là

-Tu préfères celles-là ? Je note sur celles-ci ?

-Oui !

-C’est vite fait !

-Jamais très long avec Pierre-Marie, mais c’est vrai que tu savais déjà ce que tu voulais !

-Ben oui ! (rires)

[Gilles, journaliste, part à la rencontre de Vanessa, infirmière au sein de l’École de la Vie Autonome.]

Bonjour Vanessa ! Quelle est votre fonction ici ?

Je suis infirmière ! J’ai la fonction de les accompagner dans leur parcours de soins. Je gère tout ce qui est leur parcours de santé, donc l’accès aux rendez-vous, donc en fauteuil roulant pour la plupart et donc un accès à la santé qui est très compliqué.

Parce que c’est beaucoup de logistique à chaque fois ?

Ah oui, parce que ça nécessite un accompagnement, un départ avec le véhicule ou de prendre des transports adaptés qu’il faut réserver à l’avance. C’est toute une organisation, tout un cheminement et ce n’est pas facile pour certains.

D’avoir un professionnel qui vient à domicile, j’imagine que c’est un gain à plusieurs niveaux ?

Ah oui, c’est un confort déjà pour nos usagers ! C’est un confort pour eux parce que du coup, on vient sur leur domicile. Ils n’ont qu’à attendre. En plus, je veux dire, Alexandre amène les lunettes, il leur fait le contrôle. Si on a un problème, on le rappelle et il revient ! C’est un gain de temps et d’énergie pour eux qui est considérable quand même.

On peut dire qu’ils ont même un lien privilégié, je pense qu’ils n’ont pas ce lien-là, en ville. Ici, Alexandre les met très à l’aise. Ils arrivent à le contacter par mail, par message. Franchement, ça passe très bien, ils sont ravis.

[Gilles retourne auprès d’Alexandre qui termine ses rendez-vous dans l’établissement]

Est-ce que ça t’arrive, Alexandre, de voir des patients-clients en première intention avant qu’ils aient vu un professionnel de santé ?

Alors c’est bien souvent le cas, je dirais, 90% du temps.

Et d’ailleurs, j’ai une anecdote à ce sujet sur une prise en charge d’un monsieur qui m’appelle à domicile pour que je vienne chez lui contrôler sa vue. Il n’avait pas vu d’ophtalmologiste depuis son service militaire. 

C’est une personne qui avait à peu près 80 ans. Du coup, je viens chez lui. Je vois comment je peux l’aider au niveau de sa vision. Donc le premier constat, c’est que ses lunettes datent d’au moins 40-50 ans, que je ne peux pas augmenter son acuité visuelle par un simple contrôle de la vue.

Et du coup, j’ai moi-même pris le téléphone. J’ai appelé l’ophtalmo chez qui il n’arrivait pas avoir de rendez-vous, parce qu’il était quand même dans cette démarche d’améliorer sa vision.

Et je lui ai expliqué, je lui ai dit “Voilà, je suis chez le patient, je constate qu’il est à deux dixièmes maximum, je ne peux rien faire pour lui. C’est un monsieur qui habite seul. Il y a des escaliers raides. Il tond encore sa pelouse. Il se déplace, il roule en voiture. Qu’est-ce que vous pouvez faire pour moi ?” 

Et au final, on a pu prendre un rendez-vous, j’ai du insisté.

C’est un monsieur qui a une cataracte, et ils l’ont opéré de la cataracte. Il m’a rappelé, et il m’a dit : “Ecoutez, je vous remercie, je vois très très bien, j’ai besoin juste d’une petite lunette pour voir de près”. Et il me dit :“Mais j’ai retrouvé toute la clarté, toute ma vision.” 

Donc il était super content et ça, ce genre d’anecdote qui arrive assez souvent. Mais celle-ci, c’est celle qui m’a le plus frappé. 

[Gilles et Alexandre quittent la structure handicap pour se rendre à leur rendez-vous domicile]

-Au revoir Pierre-Marie, je te tiens au courant, ok ?

-Au revoir ! 

-Salut Vaness, merci !

-Ça a été ?

-Ouais super !

La démarche est vraiment très différente du magasin, l’humain a plus de place !

Ah ouais non, ça n’a rien à voir du tout. Tu vois, t’es dans l’entraide.

Pierre-Marie a des difficultés à retrouver son ordonnance. Je sais très bien qu’il va avoir du mal à faire la démarche lui-même. Donc l’idée, c’est de lui filer un coup de main et puis de pas rajouter du boulot à l’infirmière qui a déjà beaucoup à faire !

Donc moi, ça va me prendre cinq minutes. Et puis on est toujours dans cette même idée du service. On est du début jusqu’à la fin dans l’accompagnement.

Eh bien, nous voici en voiture ! Alexandre, on quitte le OHS (structure Objectif Handicap Solidarité) et on va ?

On va à Nancy, au centre-ville voir Madame ****.

C’est une personne qui ne se déplace plus trop ?

Oui, elle ne se déplace même plus du tout.

Donc sans Les Opticiens Mobiles, peut-être qu’elle ne changerait plus ses lunettes ?

C’est même certain !

[Gilles et Alexandre arrive chez Lucie, une cliente-patiente à domicile]

Bonjour Lucie, comment allez-vous ?

Très bien !

Quel âge vous avez Lucie ?

Bientôt 88 !

Alors c’est super confortable que l’opticien vienne à la maison ?

Ah oui, très très bien. Ça, c’est idéal.

Comment ça se passait avant ?

Il fallait que quelqu’un m’emmène. Là, c’est impeccable. Il vient sur place, il me regarde mes yeux. Il amène tout son matériel. Il a un choix de lunettes qui est bien, très bien. Franchement, ça me convient !

Oui, là, je vois que vous avez des jolies lunettes, très dans l’air du temps !

(rires) Bah oui, oui, ça me convient très très bien. Puis on est à l’aise, on est chez soi, on n’a pas bougé. Ça, c’est impeccable !

Après, au niveau de la paperasse, comment ça se passe ?

Ah ben, c’est lui qui s’occupe de tout, alors comme ça, je suis tranquille !

Donc, vous ne changeriez pour rien au monde !

Ah ben non, je ne changerai pas ! Oui, je vais changer de lunettes, sûrement ! J’en ai peut-être plus pour longtemps, mais enfin, il faut quand même que je vois clair ! (rires) Vous allez mettre ça dans l’enregistrement ? (rires) Je n’y pensais plus moi ! (rires)

Qu’est-ce que vous avez envie de dire à votre opticien alors ?

J’ai envie de dire que je suis bien contente, que je vous félicite. (rires) Il a fait un bon choix !

[Alexandre termine le rendez-vous avec Lucie. Il retrouve Gilles pour terminer sa journée.]

Voilà Alexandre, on a terminé la matinée avec Lucie.

Oui, tu as pu voir la journée type en établissement Handicap et à domicile avec des personnes actives ou moins actives comme Lucie qu’on a rencontré. On peut parfois intervenir en EHPAD ou dans des établissements médico-sociaux divers et variés.

Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est vraiment la dimension humaine de ce métier et à quel point les patients-clients n’attendent pas seulement l’opticien, mais Alexandre !

Oui, c’est ça. C’est ce qui fait plaisir dans ce qu’on fait ! Moi, je n’ai pas l’impression de travailler. On est vraiment dans le rapport humain. Il y a une confiance qui se met en place aussi avec les années ! Que ce soit le personnel soignant ou les patients clients.

Tu as pu constater que ma relation avec Pierre-Marie ou Vanessa est complètement différente de ce qu’on peut instaurer, par exemple, dans un magasin.

Une dernière question, elle est importante, en tant que franchisé, tu es entrepreneur. Ça veut dire que tu te fabriques ta rémunération aussi en fonction du degré d’investissement que tu veux mettre dans ton métier ?

Oui, c’est ça. Il faut travailler pour avoir une rémunération, même si je n’ai pas l’impression de travailler. Il y a quand même un investissement à faire en termes de temps.

Et ça te permet aussi de composer ta vie en fonction de l’équilibre vie professionnelle, vie familiale que tu veux avoir ? De trouver le bon dosage ?

Alors, c’est exactement ça ! Moi, pour parler de ma vie perso, je suis marié, j’ai trois enfants qui vont de 13 à 2 ans. Et le fait d’être indépendant, d’organiser moi-même mon planning, ça me permet justement d’avoir une vie familiale beaucoup plus épanouie que ce que je pouvais avoir en magasin.

Je peux ne pas travailler le mercredi par exemple, pour garder mes enfants et me dire “Tiens, je vais travailler samedi ! ”. Je peux aussi travailler le dimanche, c’est l’occasion, quand on est en établissement, de rencontrer les familles, par exemple. Ça permet de s’organiser, de rentrer parfois à 17h, d’autres fois si c’est plus arrangeant, de rentrer à 19h, de travailler plus tôt le matin.

Moi, par exemple, je me lève très, très tôt et de 5h à 7h du matin, quand je n’ai pas les enfants, je suis au calme. J’ai le cerveau bien réveillé, je vais m’occuper de mes dossiers. Chose que tu ne peux pas faire en magasin. Puisqu’il faut que tu ouvres le magasin, que tu te mettes sur le logiciel. Là, mon logiciel est chez moi, donc ça me permet de m’organiser comme ça. Et du coup, le soir, quand les enfants rentrent de l’école, j’ai du temps pour eux.

Merci beaucoup Alexandre.

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